Ocre d'Art

Passé le premier vertige, le message éblouit d'optimisme : il n'y aurait rien qui demeure, ni rien d'unitaire mais d'infinies possibilités resteraient à extraire - comme on extrait d'une carrière - d'un espace-temps à d'innombrables dimensions, dont l'une ou moins est déclarée personnelle. Annie Abrahams explore ces possibilités, ces devenirs à défaut de tout saisir d'un chaos dont elle identifie le champ et auquel elle apporte le corps de la peinture.
A partir de cet univers que le peintre a ouvert et saturé à la fois, le sculpteur entre en action, ou l'architecte, scénographe du potentiel. Les perspectives se multiplient comme autant de fictions d'espace ; le chantier n'est qu'expectative.

Rien ne demeure... aussi Annie Abrahams esquisse et bâtit dans l'urgence des abris, des refuges, des architectures de nécessité, des espaces dons lesquels son propre corps a des existences possibles. L'ordinateur est l'un des outils qui permet ce jeu avec le nombre, l'infinité s'y conçoit, mais ne présage ni de l'efficience, ni du passage à l'acte. Rien n'est obturé, rien n'est limité. Fluidités et décisions.

Pour Ocre d'Art, et parmi d'autres propositions, Annie Abrahams conçoit des incongruités, ce qu'elle appelle ses "Incommodités". Elle les réalise aussi, puis les démonte. Cela n'était qu'une possibilité antérieure à l'ouverture de l'exposition. L'exposition est ainsi elle-même une éventualité, ou du moins elle est en lutte avec tous ces matériaux du possible qui ne sont pas advenus.

Gérard LAPLACE

(texte sur carton d'invitation)

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